INTERVIEW DE CÉLINE CARTEAUX, FORMATRICE EN DROIT DE LA CONSTRUCTION ET DROIT SOCIAL

Présentez-vous :

J’ai 40 ans. J’ai effectué 5 années de droit à la fac. J’ai ensuite été juriste de l’entreprise du groupe Grégoire. J’ai eu l’occasion de défendre les intérêts de l’entreprise sur le droit de la construction, le suivi de chantier, les problèmes de responsabilité civile et également la partie recouvrement. J’ai ensuite eu la chance d’intégrer l’ESCT de Bordeaux-Mérignac en 2019, en tant que formatrice en droit de la construction. Depuis J’anime également le module droit social depuis 2022.

Quel est le programme avec les étudiants sur le module : droit de la construction ?

L’idée de ce module, c’est de leur faire prendre conscience de toutes les règles de droit qui sont derrière la gestion quotidienne sur les chantiers du côté pratico-pratique. L’objectif, c’est de leur donner les notions des règles qui sont applicables et comment faire pour pouvoir s’en sortir lors de situations lorsque l’amiable ne fonctionne plus. Le droit n’a pas vocation à exister en tant que tel, il est là que lorsqu’il y a un problème et qu’il faut trouver une solution.

Comment se structurent vos cours ?

Le module se réalise sur 36h dont 4h de DST à la fin. Il se découpe en plusieurs séquences : les intervenants, les marchés privés et publics, le CCAG travaux, la partie responsabilité, assurances et tribunaux. L’idée, c’est de voir ces différentes séquences pour rendre le plus lisible possible ces règles qui sont toutes interdépendantes.
J’essaie de leur faire des cas pratiques avec de plus en plus de notions qui viennent se rajouter parce que dans la vraie vie on ne leur dit pas que c’est un problème de sous-traitance et comment on va résoudre cela. Puis, j’aime beaucoup travailler en lien avec d’autres formateurs, notamment en TP pour leur donner encore plus de côtés pratiques et leur donner envie de s’intéresser à cette matière qui ne leur plaît pas tellement.

La finalité de ce module est un DST sur la base d’un cas pratique. Il faut qu’ils trouvent ce qui ne va pas et comment résoudre cela.

En quoi vos cours sont-ils importants pour la future carrière professionnelle des étudiants ?

Une plus-value ! J’ai eu quelques retours positifs qui m’ont ravi. Le plus souvent, on apprend sur le tas. On découvre avec le temps, dans le monde des entreprises, les règles qui s’appliquent. Mais lorsqu’il manque l’assistant travaux, la comptable, etc., on ne sait plus comment faire. Un étudiant m’a expliqué qu’il était tombé sur un cas très concret, son chef n’avait pas d’assistant travaux pour réaliser la demande d’agrément, c’est quelque chose de très administratif. L’étudiant, lui a dit qu’il pouvait le réaliser et c’était une réelle plus-value pour lui.

Ces cours leur servent également en réunion de chantier, si on leur demande de réaliser des choses qu’ils n’ont pas à faire, d’avoir un peu de confiance en eux pour dire que « non », ils n’ont pas à le faire car ils connaissent les règles.

Qu’attendez-vous particulièrement d’eux ?

J’aime beaucoup lorsqu’ils participent et qu’ils me racontent leurs anecdotes. Les cours de droit ce n’est pas leur tasse de thé donc le fait qu’ils participent permet de les rendre plus vivants et cela rend les choses plus concrètes. Je sais également que les autres étudiants vont plus se rappeler de ce qu’on dit leurs copains que ce que moi j’ai pu leur raconter. Ce qui compte, c’est le résultat. Et généralement, ils sont tous très motivés.

Un mot pour conclure ?

J’aime vraiment cet échange avec des étudiants qui ont une expérience du terrain et qui sont curieux. C’est super agréable de se confronter à la réalité. Je récupère des exemples dans mes cours et ça permet de les faire réagir encore plus. Je suis ravie !

L'article précédent
INTERVIEW DE BENOÎT JACQUET, EN ALTERNANCE CHEZ SOGEA PROVENCE
L'article suivant
CRISE DE L’EMPLOI DANS LE BTP : LA SOLUTION DE LA FORMATION